• La Fiv : explications

    La Fiv : explications

    Je ne suis pas incollable mais je commence à m'y connaître un peu mieux, et je vous propose un petit éclaircissement sur la Fécondation In Vitro.

     

    Première phase : la stimulation

    Un follicule est ce qu'on appelle plus communément un "ovule", qui sera fécondé par un spermatozoïde, qui donnera un embryon, qui donnera un fœtus, un joli babychou. En temps normal, la femme en produit un seul par ovaire, le mois d'après c'est l'autre ovaire qui travaille. Pour la Fiv, on va faire en sorte que les deux ovaires produisent un maximum de follicules. Vous allez comprendre pourquoi.

    Il existe deux types de "protocole" Fiv. Étant donné que je vais suivre le protocole dit "court", je vous détaillerai celui-ci, ne connaissant pas le déroulé du protocole "long". Je préfère ne pas dire de bêtises mais il me semble que les principes sont à peu près équivalents.

    Pour le protocole court donc, on commence par prendre un médoc, du Provames, à J20 ou J21 du cycle précédent la Fiv. Ce médoc va "endormir" l'activité des ovaires pour qu'elles puissent bien travailler par la suite. A l'arrivée des règles, en général à J3 (cela dépend des traitements, moi c'est à J3), on s'injecte une hormone (la FSH) qui va permettre la fabrication en grand nombre de follicules dans nos ovaires. Injections tous les jours puis prise de sang et échographie faite par le gynéco par lequel vous êtes suivie pour vérifier qu'un certain nombre de follicules se développent.

    Il nous faut ces follicules, car plus on en aura (quand ils sortiront de l'ovaire, on les appellera "ovocytes"), plus on aura de chances d'avoir de nombreux embryons, plus on aura de chances qu'ils se développent bien, plus on aura de chance d'avoir un embryon de qualité qui nous soit transféré, plus on aura de chances que l'embryon s'accroche... bref, vous connaissez la suite.

    Sauf que (eh oui c'est comme ça dans toutes les histoires, il y a un élément perturbateur), si on en produit trop, on peut faire une "hyperstimulation des ovaires" et ça, il parait que c'est pas cool du tout. Ça fait très mal au ventre, qui lui-même est très gonflé et ça peut mener à une hospitalisation plus ou moins longue...

    Donc, la surveillance des ovaires à ce moment est primordiale, et c'est pourquoi on a des échographies et prises de sang tous les deux jours environ. On voit aussi si les follicules grandissent suffisamment, et le gynéco peut en fonction modifier le dosage des hormones.

    Quand le gynéco voit qu'un certain nombre de follicules ont bien grandis, on va s'injecter une autre hormone (GnRH) qui elle, bloque l'ovulation. Cela va permettre aux follicules existants de se développer normalement et de mûrir pour devenir de beaux ovocytes de bonne qualité sans se faire la malle dans les trompes. Ça va, vous me suivez ?

    Continuons (euh j'imagine que vous avez compris hein !).

    Enfin, une fois que le gynéco trouve qu'il y a assez de follicules et qu'ils sont suffisamment mâtures, BOUM ! On déclenche l'ovulation avec une dernière injection (hormone HCG), et l'ovulation survient en général le jour qui suit.

    Après, ben c'est la phase suivante.

     

    Deuxième phase : la ponction

    Quand l'ovulation a été déclenchée, un jour ou deux après, a lieu la ponction des follicules. A l'aide d'une grosse aiguille qui fait très peur, le gynéco va chercher les follicules dans les ovaires, en passant par le vagin en transperçant les tissus utérins pour atteindre les ovaires. Cela se fait sous anesthésie locale ou générale. L'anesthésiste décide au préalable avec vous le type d'anesthésie.

    Petite démonstration en images :

    La Fiv : explications

    Pendant que nos follicules, maintenant ovocytes (puisqu'ils sont sortis des ovaires) sont recueillis, Monsieur doit simultanément fournir ses petits spermatozoïdes. C'est le recueil de sperme. Les biologistes vont sélectionner les plus beaux, les plus doués, les plus forts, les plus plus plus quoi et vont les mettre en contact avec nos plus beaux ovocytes, eux aussi triés sur le volet : c'est la fékooonnnnne-dationnnnne olllléééé !! (= fécondation)

     

    Troisième phase : la fécondation

    Là, on n'a plus besoin de nous, ce sont les biologistes qui bossent !

    Une petite précision s'impose en ce qui concerne la fécondation même. Il y en a plusieurs types :

    -"classique" : on met les ovocytes dans une éprouvette avec les spermatozoïdes, et la nature fait les choses toute seule.

    -ICSI (injection intra cytoplasmique) : le biologiste va lui même féconder un ovocyte en lui injectant le spermatozoïde à l'aide d'une pipette. Cela se fait à l'aide d'un microscope x200 à x400.

    -IMSI : c'est le même type de Fiv que l'ICSI sauf que la différence réside dans le microscope. Cela se fait avec un grossissement x6 000 ! Et là est toute la différence, car avec ce type de microscope, on peut voir les anomalies des spermatozoïdes, ce qui n'est pas le cas pour l'ICSI.

    Voyez par vous même la différence entre ICSI et IMSI :

    La Fiv : explications

    Vous me direz : ben quel est l'intérêt de l'ICSI alors ? Autant faire passer l'IMSI direct !

    Ouais, d'accord, sauf que pour l'IMSI faut des microscopes ultras performants top du top qui coutent la peau des fesses super cher et tous les centres PMA n'en ont pas forcément. Et puis, pour l'IMSI faut ajouter un petit billet de notre poche, car une partie des frais est à prendre à notre charge, une modique somme d'environ 300 euros (plus ou moins, je ne sais pas, je vous dirai si on en vient à choisir cette méthode...). Aussi, si on sait que les spermatozoïdes ne sont pas anormaux, qu'ils sont simplement immobiles par exemple, pas besoin de voir le spermatozoïde de très près, donc l'ICSI suffit.

    Bref, une fois que les ovocytes ont été fécondés par les spermatozoïdes, ce sont des embryons. Les biologistes vont observer leur bonne division cellulaire jusqu'à leur 2ème, 3ème jour voire 5ème jour après fécondation.

    Et là c'est un peu la loose, parce qu'on doit croiser fort fort fort les doigts pour qu'ils se développent correctement. Malheureusement, c'est à ce moment, qu'un grand nombre est perdu dans la bataille (d'où l'importance d'avoir un certain nombre d'ovocytes au départ).

     

    Quatrième phase : le transfert

    En fonction de leur développement, un ou deux embryons vont être transférés à leur deuxième ou troisième jour de vie dans l'utérus de la mère. En général.

    Car si le gentil médecin voit que les embryons sont de bonne qualité et qu'ils évoluent bien, il peut les mener au stade de blastocyste. Le blastocyste c'est un embryon qui a déjà effectué une belle division cellulaire. Et à ce stade, s'il est transféré dans l'utérus, il a 50 % de chances de s'y accrocher, contre environ 25 % pour les embryons à J2 ou J3.

    Le transfert est beaucoup moins barbare que la ponction. C'est un simple cathéter qui est introduit dans l'utérus de la femme par le vagin. Cela se fait souvent sous échographie.

    La Fiv : explications

    Si on est chanceux, et qu'il reste un certain nombre d'embryons survivants (que ce soit à J2,J3 ou J5) non transférés, il est possible de les congeler pour une utilisation ultérieure où il suffira de les décongeler en espérant qu'ils survivent lors de ce changement d'état.

     

    Petit schéma récapitulatif de la Fiv en protocole court :

    La Fiv : explications

     

    Bref, c'est pas gagné tout ça !!!!!


  • Commentaires

    1
    hamim
    Mercredi 18 Mai 2016 à 16:45
    svp est ce le blasto congelé a un risque de n'a pas survivre à la décongélation ?!
      • Mercredi 18 Mai 2016 à 18:50

        Salut Hamim, je n'ai jamais fait de TEC et je ne m'y connais pas en embryons congelés malheureusement... Je pense que ça dépend des cas. Il peut y avoir ce risque, tout comme ils peuvent très bien supporter la décongélation.

    2
    hamim
    Vendredi 20 Mai 2016 à 15:34
    Merci pour ta réponse


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